Les femmes, la planification successorale et la philanthropie : redéfinir les possibilités
Par Betty-Anne Howard
Comme planificatrice financière, je sais que la planification successorale (pour autant qu’elle soit comprise) est souvent perçue comme réservée aux riches. Les femmes que je rencontre se sentent rarement concernées par cette terminologie.
De plus, nombreuses sont celles qui ne se considèrent pas comme des philanthropes. C’est un concept que nous avons du mal à comprendre, au même titre que la planification successorale. Donner un coup de main? Oui! Aider les gens dans le besoin? Bien sûr – c’est ce que nous faisons. Mais faire un acte de philanthropie? Pas que je sache.
Avant d’être planificatrice financière, j’enseignais la psychologie des femmes au Collège St. Lawrence, à Kingston. Je sais donc que les mots utilisés dans mon domaine, comme « planification successorale » et « philanthropie », influencent la façon dont nous voyons les choses. Lorsqu’on essaie d’expliquer le monde de la finance, il n’est pas rare d’employer des termes auxquels les femmes ne s’identifient pas, si bien qu’on rate une occasion remarquable pour celles-ci de transmettre leurs valeurs à la prochaine génération.
Pour plusieurs femmes, il apparaît difficile de s’intéresser et de procéder à la planification successorale et à un acte de philanthropie. Pourtant, ça ne l’est pas – et ça peut même donner lieu à quelque chose de plus grand. Le fait de voir aux legs de votre patrimoine vous offre des possibilités extraordinaires. Entre autres, vous pouvez faire un don de bienfaisance par testament à votre organisme préféré et ainsi avoir un impact plus grand que vous ne l’auriez imaginé… sans parler des nombreux avantages fiscaux qui en découlent.
Une autre façon de voir la planification successorale
« Il faut faire le premier pas vers un objectif qui semble inatteignable, et avoir le courage de croire profondément qu’on le réalisera un jour. Nous avons un courage immense et la capacité d’accomplir des choses extraordinaires. »
J’aime beaucoup cette citation de Diana Beresford-Kroeger traduit librement de « To Speak for the Trees : My Life’s Journey from Ancient Celtric Wisdon to a Healing Vision of the Forest ». Elle dit tant de choses en si peu de mots. Elle reflète le parcours de bien des femmes qui se lancent courageusement pour avoir un impact sur notre monde et dans la vie des autres.
Parle-t-on de planification successorale? Bien sûr que non, car la plupart d’entre nous ignorent ce que signifie ce concept, qui peut pourtant ouvrir la voie à des réalisations extraordinaires.
La nécessité d’un changement de mentalité
Selon l’auteure Sharon Hartung, la planification successorale implique de « créer une stratégie délibérée et réfléchie de transmettre un patrimoine. Délibérée et réfléchie parce que vous avez envisagé les options, pesé le pour et le contre, établi un budget, évalué les coûts, examiné les incidences fiscales, compris les risques et fait appel à une aide professionnelle appropriée. »
Bien que cette définition clarifie la démarche, je pense qu’il y manque quelque chose. Nous pourrions exploiter notre attachement pour les communautés, les valeurs ou les causes qui nous tiennent à cœur et participer à la démarche afin de changer notre perception de la planification successorale et de la philanthropie.
Le pouvoir de réaliser de grandes choses
Les femmes ont toujours été là pour les autres et ont été conditionnées à agir ainsi. À mesure que nous gagnons en indépendance et que nous maîtrisons nos finances (les femmes sont susceptibles d’hériter deux fois au cours de leur vie – le saviez-vous?), nous souhaitons davantage prendre des décisions importantes concernant notre succession.
Le langage utilisé dans le monde de la finance peut vous intimider et vous empêcher de prendre des décisions éclairées à propos de votre argent et des choses qui vous apporteront de la joie dans votre vie. La plupart d’entre nous ne sont pas conscientes de leurs choix. C’est pourquoi il est si important que nous puissions disposer d’informations accessibles et pratiques pour planifier notre succession et notre héritage.
Je discute souvent avec des femmes de la meilleure façon de transmettre leur patrimoine à leur famille, et de destiner une partie de leurs richesses à leurs organismes de bienfaisance préférés plutôt que de verser cet argent – sans le savoir – à l’Agence du revenu du Canada (ARC). Si vous aviez le choix, qui préféreriez-vous voir hériter? L’ARC ou les organismes qui ont un impact sur les causes qui vous tiennent le plus à cœur?
Ces conversations sont fondamentales pour redéfinir la planification successorale, accroître son accessibilité, et l’empreindre de l’amour, des mots et de l’orientation qui changera tout.